« Sitôt unis, sitôt frappés, s’exclame Le Monde Afrique. Dimanche dernier, huit figures de la communauté touareg, dont cinq cadres du Front de libération de l’Azawad (le FLA), nouveau groupe rebelle du nord du Mali créé la veille, ont été tués par des frappes de drones près de Tin Zaouatine, à quelques kilomètres de la frontière avec l’Algérie. » Les drones utilisés sont de « fabrication turque, précise le journal. Ils avaient été réceptionnés par la junte du général Assimi Goïta quelques jours plus tôt à Bamako. »
Il s’agit donc d’un succès pour les FAMa, les Forces armées maliennes. « Le 27 juillet, rappelle Le Monde Afrique, dans cette même localité de Tin Zaouatine, qui s’étend de part et d’autre de la frontière entre le Mali et l’Algérie, les groupes rebelles avaient infligé une lourde défaite à l’armée malienne et à ses supplétifs du groupe paramilitaire russe Wagner. Selon les rebelles, 47 soldats maliens et 84 mercenaires russes avaient été tués. La contre-offensive préparée par Bamako en septembre pour laver cet affront fut finalement annulée à la dernière minute en raison de craintes opérationnelles et logistiques.
Quatre mois plus tard, (donc), pointe Le Monde Afrique, la junte du général Goïta tient sa revanche. Avant-hier, le chef d’état-major des armées a confirmé dans un communiqué “la neutralisation de plusieurs cadres de haut rang“ de ces groupes, qualifiés de “terroristes“. »
Kidal et maintenant Tin Zaouatine…
Commentaire du journal : « les frappes de dimanche sur leur nouvelle structure de commandement sont un nouveau coup dur infligé aux rebelles un an après la perte de leur fief de Kidal. Mi-novembre 2023, l’armée malienne et les paramilitaires russes de Wagner leur avaient repris, sans combat, cette ville d’où sont parties la plupart des révoltes touareg ayant agité le Mali depuis son indépendance, en 1960. »
« La veille de l’attaque, précise Jeune Afrique, les groupes armés du Nord avaient (donc) annoncé la fusion de leurs mouvements respectifs au sein d’une nouvelle alliance : le Front de libération de l’Azawad. “Une entité politico-militaire portant les aspirations du peuple de l’Azawad à l’autodétermination“, annonçaient-ils à l’issue de plusieurs jours de concertation. Ses membres avaient justifié cette initiative par les massacres des civils par l’armée malienne et ses alliés russes, et par le non-respect des accords signés par le passé avec Bamako. (…) Pour le FLA, le décès de ses hauts dignitaires est (donc) un coup dur, pointe également Jeune Afrique. Dans un communiqué, la coalition a rendu hommage à ses morts et lancé cet avertissement. “Le FLA est décidé plus que jamais à faire aboutir par tous les moyens légaux et légitimes le bien-fondé de la cause. Au lieu de nous affaiblir, cela nous donnera plus de courage dans notre lutte et nous nous battrons pour les venger“. »
Montée en puissance des FAMa
De son côté, la presse malienne se félicite de ce coup porté à la rébellion…
« Conscientes de l’urgence de neutraliser cette menace à la source, les FAMa ont mobilisé leurs meilleures unités et exploité des renseignements précis pour organiser une opération d’envergure, s’exclame le site malien Bamada. Le succès de cette initiative confirme la montée en puissance de l’armée malienne, renforcée par des équipements de dernière génération et une stratégie coordonnée. (…) Cette opération marque une étape importante dans la lutte contre le terrorisme au Mali. Jamais dans son histoire l’armée malienne n’avait affiché un tel niveau de compétence et de moral. »
Une recrudescence des affrontements ?
Le Journal du Mali, autre média en ligne de Bamako, est plus mesuré…
Certes, affirme-t-il, « la mort de ces figures de proue représente un revers majeur pour le FLA, à peine créé. Cependant, l’élimination de ces leaders risque de générer des tensions supplémentaires dans une région déjà marquée par une forte instabilité. Les observateurs redoutent une recrudescence des affrontements entre les groupes armés et les forces armées maliennes. Les FAMa ont réaffirmé leur engagement à lutter contre le terrorisme et le narcotrafic dans le nord du Mali. Ce succès militaire renforce leur position, mais les enjeux restent complexes, relève encore Le Journal du Mali. La question qui se pose est de savoir comment concilier les efforts militaires et les initiatives de dialogue pour une paix durable. Cette opération, bien qu’acclamée par le gouvernement malien comme une avancée stratégique, dévoile les défis persistants dans la quête de stabilité et de sécurité au Mali. »
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