À la Une: après Mayotte, le Mozambique également touché par le passage du cyclone Chido
Images de désolation sur le site du quotidien mozambicain Noticias après le passage du cyclone Chido. Toits envolés, arbres déracinés, débris dispersés… Dernier bilan, pointe le journal : « au moins 34 morts, au moins 319 blessés et plus de 34 000 familles touchées. Compte tenu de la gravité du phénomène, des brigades de secours et des officiels se rendront ce mercredi dans les zones touchées par la catastrophe en vue d’évaluer les dégâts et d’apporter tout le soutien nécessaire à la population ».
D’après le site de la télévision mozambicaine, TVM, « plus de 400 000 habitants du district d’Eráti, dans la province de Nampula, risquent de souffrir de la faim dans les prochains jours, en raison du passage du cyclone Chido, qui a détruit une partie des excédents agricoles. Alors que la zone est toujours dans l’obscurité, le gouvernement appelle à une surveillance accrue, car il est à craindre que la situation encourage l’entrée de terroristes, affirme TVM, compte tenu de la proximité de ce point avec la province de Cabo Delgado ». Cette province du nord du pays est en effet en proie à une insurrection djihadiste, le groupe Ansar Al-Sunna, affilié à l’État islamique.
Appel à la solidarité internationale
Le site panafricain Afrik.com précise que les trois provinces les plus touchées sont « Cabo Delgado, donc, Nampula et Niassa. Les vents violents ont soufflé jusqu’à 260 km/h. (…) Face à l’ampleur de la catastrophe, les autorités mozambicaines ont lancé un appel à la solidarité internationale. Les besoins sont immenses : abris, nourriture, médicaments, eau potable… La communauté internationale est appelée à se mobiliser pour venir en aide aux populations sinistrées. »
Afrik.com qui rappelle aussi « qu’avant de frapper le Mozambique, le cyclone Chido a ravagé l’archipel français de Mayotte. Les autorités redoutent un bilan humain très lourd, évoquant même la possibilité de “plusieurs centaines“, voire de “milliers“ de morts. Chido est le cyclone le plus intense qu’ait connu Mayotte depuis 90 ans ».
Indifférence…
Mais « contrairement à Mayotte, au centre de toutes les attentions des autorités et des médias français, le Mozambique, pratiquement personne n’en parle ». C’est du moins ce que relève Ledjely en Guinée. « Accueillie avec un certain fatalisme, la catastrophe est même reléguée au second plan par la crise post-électorale, qui a éclaté en octobre dernier avec la contestation de l’élection de Daniel Chapo par Venancio Mondlane. Même si ce dernier a annoncé une pause de quelques jours pour rendre hommage aux victimes de l’ouragan. Aucune communication non plus de la part des instances sous-régionales et panafricaines, déplore encore le site guinéen. Ce sont les organisations humanitaires, dont l’Unicef, qui se mobilisent pour attirer l’attention du monde sur ce qui s’y passe et sur les risques sanitaires qui pourraient en découler. Une indifférence qui n’est pas sans rappeler le manque de mobilisation de nos États face aux enjeux liés au changement climatique, s’agace Ledjely. En effet, alors que des catastrophes comme Chido aujourd’hui et Freddy, l’année dernière, nous rappellent l’urgence de la mobilisation, force est de constater que les États africains traînent les pieds face au changement climatique. Très souvent, c’est la société civile africaine qui est sur ce front ».
Maillon faible…
Le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso revient sur la situation à Mayotte. « Ce bout d’Afrique frappé par l’ouragan Chido, perdu au milieu de la mer, (…) où les inégalités et les retards de développement sont prégnants ! (…) Mayotte est le maillon faible de ces (lointains) territoires français, estime le quotidien ouagalais, et Chido n’a fait que mettre en exergue l’écart abyssal qui existe entre la vie à Mayotte et en France hexagonale ! (…) Excepté le passeport français de ces Mahorais, dont le tiers vient des Comores, qu’est-ce qui les distingue face à Chido à un bout d’Afrique ? Pas grand-chose, répond Aujourd’hui, et ce qui fait enrager les habitants de cette île, c’est qu’ils se rendent compte qu’ils sont bien Français, sur le papier, mais qu’ils n’ont en réalité rien à voir avec un Français de Paris, Nantes ou Bordeaux ! Chido s’ajoute aux malheurs d’un territoire encombrant pour la France métropolitaine, où les problèmes politiques se greffent à d’autres, économiques, liés au pouvoir d’achat, à la sécurité et à l’immigration ».
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