L'affaire Dominici : l'énigme de la Grande Terre

Deux accidents de voiture étrangement similaire, à trois ans d'intervalle. La nuit, presque à la même heure. Deux morts. Dans le premier cas, une femme qui venait juste de se marier, dans le deuxième un homme qui lui aussi, venait de convoler en juste noces. La police va finir par s'intéresser à ces sorties de route qui se ressemblent trop. Va apparaitre alors en filigrane un couple de jeunes amants tout aussi discrets que tourmentés. Ils vont être soupçonnés d'avoir assassiné leurs conjoints respectifs alors qu'ils étaient encore en pleine lune de miel. Le voile va ainsi se lever sur Aurore Martin, une Belge, et sur Peter Uwe Schmitt, un Allemand.

Des Roméo et Juliette devenus des Bonnie and Clyde. L'expression d'une avocate semble coller parfaitement à la peau de Delphine Moulin et de Vincent Blachère. Un couple naguère fusionnel, rattrapé vingt-deux ans après pour une affaire qui allait être le point de départ d'une dérive criminelle insensée. Au printemps 2001, ils avaient tenté de tuer les parents de Delphine avec une bombe artisanale. Quelques semaines plus tard, en cavale au Portugal, ils abattaient froidement deux touristes hollandais.

Sylvain Dromard, Murielle Bonin. Un couple d'amants à la vie à la mort dans un village de la Marne. On va dire d'eux qu'ils étaient unis pour le pire. Jusqu'à partager un même projet criminel. Se débarrasser une bonne fois pour toutes d'une femme qui faisait de l'ombre à leur bonheur. La propre épouse de Sylvain Dromard.

Après leurs arrestations, les journaux les avaient affublés d'un surnom inoffensif. Ken et Barbie. Référence à leur blondeur, leurs silhouettes jeune et sportive et une espèce de candeur. Pour la justice et pour l'histoire criminelle tout court, ils sont à jamais Paul Bernardo et Karla Homolka. Un couple de violeurs et de meurtriers en série qui a défrayé la chronique fin des années 80, début 90, au Canada...Parmi les pire jamais recensés. Dans leur sillage on dénombre plus d'une cinquantaine de viols et au moins quatre meurtres d'adolescentes. Le décompte n'a jamais été définitif.

Le 30 août 1979, l'actrice Jean Seberg est portée disparue. Son corps est retrouvé le 8 septembre, enroulé dans une couverture à l'arrière de sa Renault blanche rue du Général-Appert dans le XVIe arrondissement de Paris, près de son domicile. On trouve dans sa main un mot d'adieu adressé à son fils. Le rapport d'autopsie indique qu'elle a succombé à une surdose massive de barbituriques mais aussi d'alcool. Même si l'enquête de police va conclure au suicide, il reste néanmoins de très nombreuses zones d'ombre sur les circonstances de sa mort. Alors, profond désespoir ou crime déguisé en suicide ?

Le 27 mars 1995, Maurizio Gucci, l'héritier de la célèbre maison de mode italienne, était abattu en plein cœur de Milan alors qu'il s'apprêtait à gravir l'escalier menant à son bureau, via Palestro. L'homme avait été atteint de trois balles, dont l'une en pleine tête...

Elle s'appelait Eve Valois mais on ne la connaissait que sous son nom de scène : « Lolo Ferrari ». Créature blonde siliconée et remodelée par la chirurgie esthétique. Rendue célèbre par sa poitrine exubérante, la plus grosse d'Europe et la quatrième du monde était-il annoncé dans ses shows érotiques. Curiosité des cabarets, habituée des plateaux télé, Lolo Ferrari est retrouvée morte dans son lit, à 37 ans, à la fin de l'hiver 2000. Une overdose suicidaire. Un cocktail d'antidépresseurs, de médicaments dont elle se gavait, sur fond de profonde névrose.

C'était dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003 et la nouvelle va aussitôt parcourir les 2000 kilomètres qui séparent la Lituanie de la France. L'un des rockers les plus en vue du moment, Bertrand Cantat, a laissé entre la vie et la mort, une actrice de premier plan qui dès sa naissance portait un nom célèbre, Marie Trintignant. Elle décèdera quelques jours plus tard.

Le 25 juin 2009, Michael Jackson est retrouvé mort dans sa luxueuse résidence de Los Angeles. Emporté à 50 ans par un soudain arrêt cardiaque alors qu'il s'apprêtait à lancer une tournée mondiale qui devait le replacer sur le devant de la scène. Un décès sans doute causé par le stress, l'usure, un état général déclinant, l'abus de médicaments et pourquoi pas la drogue. Scénario a priori plausible mais auquel personne ne va croire. Ni sa famille, ni ses proches, ni la police, ni son public qui commence à le pleurer.

Dans la nuit du 4 au 5 août 1952, trois britanniques, Jack Drummond, 61 ans, Anne Wilbraham, 45 ans et leur fille, Elizabeth, 10 ans sont assassinés sur la ferme de la famille Dominici à Lurs (Alpes-de-Haute-Provence). Gaston Dominici a été accusé de ce triple meurtre et condamné à mort. En 1960, il est gracié par le général de Gaulle. L'erreur judiciaire a toujours plané sur ce triple meurtre.