Plus aucun vélo blanc!. Lutter pour la mobilité active et la justice sociale à Montréal Nord.
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans un nouvel épisode des balados du Caped.
Les longs hivers canadiens laissent place aux beaux jours et au retour des cyclistes aux abords des villes. Même si certains et certaines d’entre eux, pour les plus téméraires, ne les ont pas quittés malgré la neige et le froid, on peut observer une augmentation de la circulation des vélos sur les pistes cyclables montréalaises.
Le déplacement en vélo est une alternative certes écologique, mais la pratique du vélo en ville constitue aussi un enjeu politique. En effet, dû au peu d’investissements publics dans l’aménagement des pistes cyclables dans certains quartiers, notamment les plus défavorisés, faire du vélo prend une tout autre forme en termes de sécurité, mais aussi plus globalement en termes de réinvestissement social dans ces quartiers.
De plus, la pratique du vélo est politique car certaines catégories sociales, notamment les femmes, se font davantage frapper à vélo. Socialisées à prendre moins de place et à moins s’imposer dans la circulation, les femmes se retrouvent souvent dans les angles morts des automobilistes. Par ailleurs, les femmes issues de l’immigration, souvent peu socialisées à la pratique du vélo, apprennent sur le tard à pédaler et sont moins confiantes sur les routes, ce qui les met le plus souvent en danger. Ainsi, la cohabitation entre les automobilistes, les poids lourds et les cyclistes n’est pas prise au sérieux par les pouvoirs publics et ces derniers négligent la sécurité de certaines populations déjà aux marges de la société.
Pourtant, que cela soit pour les femmes ou tout autre groupe marginalisé, la pratique du vélo est vue comme un outil d’empowerment ou d’agentivation. Cela permet d’investir la route, au-delà des frontières de marginalisation urbaines et sociales.
Aujourd’hui, plusieurs groupes militent pour plus de sécurité, et pour discuter de tout cela, nous avons le plaisir d'accueillir Fatima Gabriela Salazar Gomez : Fatima est une réfugiée 100% papa à la huancaína, une mestiza à la Gloria Anzaldúa, une féministe décoloniale passionnée de participation et de mobilisation citoyenne, une Nord-Montréalaise beaucoup trop fière de son hood et de son monde. Lorsqu’elle ne milite pas dans son quartier, elle travaille à Hoodstock comme chargée de projet.
Nous parlerons de ses engagements à Montréal Nord et des différents projets qu’elle mène pour défendre la mobilité active dans son quartier. Nous aborderons notamment l’interdépendance de toutes les luttes sociales dans les quartiers populaires en centrant l’engagement pour la mobilité active dans les revendications de justice sociale !
Entretien avec Fatima Gabriela Salazar Gomez
On vous souhaite une bonne écoute!
Animation : Fella Hadj Kaddour.
Réalisation, et post-production : Fella Hadj Kaddour.
Visuel : Michelle E.J. Martineau.
Musique : Gilles Ganassa et Lucie Ganassa.
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