Le bivouac podcast

#8 Jimmy Weber - Linkedln le dieu du travail

18/05/2022
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C’est quand même incompréhensible, mais nous le faisons machinalement, comme des robots. Il me paraissait important de parler d’un réseau social qui détourne les gens. Plus précisément LinkedIn. Il a la faculté de pouvoir te lier et te garder dans une spirale sans fin. J’ai décidé de le renommer « Le dieu du travail. »

Comme tout le monde, après des multiples recommandations ou des affirmations : « Quoi ! Jimmy, tu n’es pas sur LinkedIn ? Mais c’est super important pour ton professionnel.» J’ai donc fait le saut il y a plus de 2 ans. À ma grande surprise, j’ai pu ressentir une atmosphère particulière quand je me rendais sur ce réseau à usage uniquement professionnel, je précise. Combien de fois, j’ai pu entendre que les réseaux Instagram, Snapchat, Facebook étaient néfastes pour la jeunesse. Par contre que devons-nous dire de Linkedln ? Sincèrement, je n’ai jamais vu un réseau aussi malsain que celui-ci. Narcissisme, nombrilisme, égocentrisme, infatuation, autolâtrie, idolâtrie, burnout, dépression, mauvaise estime de soi, pression etc… Je pourrais continuer des heures, car la liste est longue.

Depuis nos 4 ans, on nous apprend à adorer le dieu du travail afin de passer notre vie jusqu’à 65 ans (pour les chanceux) 5 jours sur 7, 11 mois sur 12 à utiliser les années de notre vie pour un pilier qui devrait être le dernier dans nos priorités. Grâce à Linkedln l’intoxication continue pendant nos pauses, nos journées, nos week-ends. On vit travail et on oublie de vivre tout simplement. L’être humain a remplacé sa véritable identité par des diplômes, des formations, des promotions, par des exploits dans le seul but de pouvoir remplir son réservoir affectif. En se connectant, on essaie juste d’être valorisé afin de combler un manquement de notre enfance, de notre adolescence, de notre vie d’adulte. Le manque de confiance en soi nous oblige systématiquement à rechercher de la reconnaissance dans les yeux des autres. Cette nouvelle tendance de business, d’entrepreneurs, startups a réussi à nous faire croire que notre vie est équilibrée et épanouie. Ce réseau a simplement renforcé cette idéologie.

Dans tous les cas, c’est une illusion. On investit 90 % dans ce pilier de notre vie, car nous avons inconsciemment compris que c’est le seul moyen de pouvoir être quelqu’un. Sincèrement, 10 % pour créer une famille ? 10 % pour notre couple ? 10 % pour nos rêves, 10 % pour investir dans notre vie ? On s’étonne que la jeunesse, la société en général ne va pas bien, mais on continue à fonctionner de la même façon. Je terminerai par cette citation de Raul VANEIGEM.

« Que reste-t-il d’étincelle humaine, c’est-à-dire de créativité possible, chez un être tiré du sommeil à six heures chaque matin, cahoté dans les trains de banlieue, assourdi par les fracas des machines, lessivé, bué par les cadences, les gestes privés de sens, le contrôle statique, et rejeté vers la fin du jour dans les halls de gare, cathédrales de départ pour l’enfer des semaines et l’infime paradis des week-ends, où la foule communie dans la fatigue et l’abrutissement ? (…) De la force vive déchiquetée brutalement à la déchirure béante de la vieillesse, la vie craque de partout sous les coups du travail forcé. »


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