
La croissance humaine ne s’arrête pas à un âge fixe, mais dépend d’un processus biologique précis : la fermeture des plaques de croissance, aussi appelées cartilages de conjugaison. Ces plaques, situées à l’extrémité des os longs (comme le fémur ou le tibia), produisent du nouveau tissu osseux pendant l’enfance et l’adolescence. Tant qu’elles restent ouvertes, on peut continuer à grandir. Lorsqu’elles se ferment sous l’effet des hormones sexuelles, la taille devient définitive.
Chez la plupart des filles, cette fermeture intervient entre 15 et 17 ans ; chez les garçons, un peu plus tard, entre 17 et 19 ans. Mais ces moyennes cachent une grande variabilité individuelle. Certains adolescents continuent à grandir légèrement jusqu’à 21 ans, voire exceptionnellement jusqu’à 22 ou 23 ans, si la maturation osseuse est plus lente.
Une étude publiée en 2013 dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism (R. Rogol et al.) a précisément mesuré ces différences à partir de radiographies des poignets et des genoux. Les chercheurs y montrent que l’âge osseux — c’est-à-dire le degré de maturation du squelette — varie parfois de 2 à 3 ans par rapport à l’âge chronologique. En clair : deux adolescents de 17 ans peuvent être à des stades de croissance très différents, selon leurs gènes, leur nutrition ou leurs taux hormonaux.
Le principal moteur de la croissance reste la hormone de croissance (GH), produite par l’hypophyse. Elle agit de concert avec les hormones sexuelles (œstrogènes et testostérone), qui stimulent d’abord la poussée de croissance pubertaire avant de provoquer, paradoxalement, la fermeture des plaques. C’est pourquoi les garçons, dont la puberté commence plus tard, grandissent souvent plus longtemps et finissent plus grands.
L’environnement joue aussi un rôle : une alimentation suffisante en protéines, calcium et vitamine D, un sommeil de qualité et une bonne santé générale favorisent la croissance. À l’inverse, des troubles hormonaux, une carence nutritionnelle ou un stress chronique peuvent la freiner.
Passé 21 ans, la taille ne change généralement plus, car les cartilages sont ossifiés. Les variations observées ensuite (le fameux “je mesure un centimètre de moins à 40 ans”) ne traduisent pas une perte osseuse, mais un tassement naturel de la colonne vertébrale au fil du temps.
En résumé, on grandit en moyenne jusqu’à 17 ans chez les filles et 19 ans chez les garçons, mais la biologie, plus que l’âge civil, dicte la fin de la croissance — et c’est le squelette, pas le calendrier, qui a le dernier mot.
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