
Quelle maladie tua presque tout l'équipage de Vasco de Gama ?
Quand Vasco de Gama prend la mer en 1497 pour relier l’Europe aux Indes, il écrit l’une des pages les plus marquantes de l’histoire des explorations. Mais derrière la gloire de la découverte se cache un ennemi invisible, bien plus redoutable que les tempêtes ou les pirates : le scorbut.
Au fil des mois passés en mer, l’équipage de Gama – environ 170 hommes au départ – commence à montrer d’étranges symptômes. Gencives qui saignent, dents qui tombent, plaies qui ne cicatrisent pas, fatigue extrême… Les chroniqueurs racontent que les marins étaient littéralement rongés de l’intérieur. Le mal est si terrible qu’à leur retour, seuls une soixantaine de survivants fouleront de nouveau le sol portugais.
Le scorbut, on le sait aujourd’hui, est une maladie liée à une carence en vitamine C, nutriment essentiel pour la formation du collagène, qui maintient nos tissus solides et nos vaisseaux sanguins intacts. Or, sur les navires du XVe siècle, le régime alimentaire se résumait à du biscuit de mer, de la viande salée et de l’eau plus ou moins croupie. Rien qui ne puisse fournir cette vitamine présente dans les fruits et légumes frais. Résultat : après quelques mois sans apports, les marins s’effondraient littéralement.
Pendant des siècles, le scorbut restera la hantise des navigateurs. On estime qu’il a tué plus de marins que toutes les batailles navales réunies, parfois jusqu’aux deux tiers d’un équipage lors d’une expédition longue.
La solution n’arrivera qu’au XVIIIe siècle grâce au médecin écossais James Lind. En 1747, il mène l’une des premières expériences cliniques de l’histoire : il donne à certains marins des citrons et des oranges, et constate leur guérison rapide. L’explication biochimique ne sera comprise que bien plus tard, mais dès lors, la distribution de jus d’agrumes devient une arme médicale essentielle dans les marines européennes. C’est d’ailleurs ce qui vaudra aux marins britanniques leur surnom de limeys, à cause du jus de citron vert embarqué à bord.
Ainsi, si Vasco de Gama a ouvert la route des Indes, son expédition illustre aussi combien la science médicale était encore balbutiante à la Renaissance, et à quel point une simple vitamine pouvait faire basculer le destin de centaines d’hommes.
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