Le blob, aussi fascinant qu’étrange, défie presque toutes nos catégories du vivant. Ni animal, ni plante, ni champignon, il appartient à un groupe méconnu : celui des myxomycètes, ou « moisissures visqueuses ». Son nom scientifique est Physarum polycephalum, et il intrigue les biologistes du monde entier.
Découvert au XIXe siècle dans les sous-bois, le blob ressemble à une tache jaune ou blanchâtre, gélatineuse, qui rampe lentement sur le sol à la recherche de nourriture. Mais ne vous fiez pas à son apparence : sous cette forme amorphe se cache un organisme d’une intelligence inattendue.
Le blob est unicellulaire : il n’a qu’une seule cellule, mais cette cellule contient des millions de noyaux. Elle peut s’étendre sur plusieurs mètres et se déplacer à la vitesse de quelques centimètres par heure, en se contractant comme un muscle. Il se nourrit de champignons, de bactéries ou de flocons d’avoine, et se déplace pour aller les chercher.
Ce qui rend le blob extraordinaire, c’est sa capacité à apprendre, sans cerveau ni système nerveux. Des expériences menées par la biologiste française Audrey Dussutour ont montré qu’il pouvait mémoriser des informations, s’adapter à des situations nouvelles et même résoudre des problèmes complexes. Par exemple, il est capable de trouver le chemin le plus court dans un labyrinthe pour atteindre sa nourriture, ou de relier plusieurs points comme le ferait un ingénieur dessinant un réseau ferroviaire optimal.
Le blob est aussi immortel à sa manière. Coupé en morceaux, il se régénère. S’il n’a plus rien à manger, il entre en dormance et peut « se réveiller » des années plus tard. Il peut fusionner avec d’autres blobs, partageant ainsi ses « connaissances » acquises.
Ces capacités étonnantes passionnent les chercheurs, car elles remettent en cause notre vision de l’intelligence. Peut-on apprendre sans cerveau ? Le blob semble répondre oui. Son comportement inspire des chercheurs en robotique, en intelligence artificielle et même en urbanisme.
En 2021, le blob a fait la une : il a été envoyé dans la Station spatiale internationale pour observer son comportement en apesanteur.
En somme, le blob est un symbole de la créativité du vivant. Il montre qu’il existe mille manières d’être intelligent, d’apprendre et de survivre. Ni plante, ni animal, ni champignon, il incarne une autre forme de vie, entre la science et la science-fiction.
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