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À la Une: le Mali, le Burkina Faso et le Niger quittent la Cédéao

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Cela n’est pas encore officiel, cela le sera le 29 janvier mais la machine est lancée. Le site panafricain Afrik.com explique : « avant le sommet de la Cédéao de dimanche à Abuja, les régimes militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger (réunis au sein de l’AES, l’alliance des États du Sahel) ont réaffirmé leur intention de quitter définitivement l’organisation, qualifiant leur départ d’“irréversible“. Ils ont justifié cette décision en estimant que l’organisation était utilisée comme un outil de la France ; une accusation qui reflète l’intensification des tensions entre ces pays et l’ancienne puissance coloniale. Malgré cette rupture, pointe Afrik.com, la Cédéao continue de saluer les efforts diplomatiques en cours pour tenter de maintenir les liens avec ces nations ». Et « selon les règles de l’organisation, les pays en question ne seront plus membres de la Cédéao après le 29 janvier prochain, mais l’option d’une réintégration reste ouverte » dans un délai de 6 mois.

« Six mois de moratoire avant le divorce houleux », s’exclame le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. « La Cédéao donne donc un moratoire de six mois au Mali, au Burkina Faso et au Niger pour bien cogiter et se décider si l’AES poussera la porte toujours entrebâillée à Abuja, ou si elle la refermera définitivement derrière elle. (…) Si le 30 juin 2025, l’AES reste droit dans ses bottes, le divorce sera prononcé, pointe Aujourd’hui. Sauf si, entre temps, Faure du Togo et Bassirou Faye du Sénégal, réussissent à faire bouger les lignes. Ce dont il faut en douter, vu l’inflexibilité de Goïta, IB et Tiani ! »

Nouvelle ère pour les États sahéliens ?

Pour le site d’information Sahel Tribune au Mali, c’est acté… Et il s’agit là d’une « révolution » : « le retrait annoncé du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la Cédéao marque un tournant majeur pour la région sahélienne. (…) Cette décision reflète la volonté des dirigeants de ces pays de reprendre le contrôle de leur destinée, face à des institutions perçues comme déconnectées des réalités locales ». Il s’agit « d’une nouvelle ère pour les États sahéliens, portée par un leadership audacieux, tourné vers la souveraineté, la solidarité et l’autodétermination ».

Sahel Tribune revient sur les raisons de ce retrait : « d’abord, les sanctions économiques et politiques imposées par la Cédéao lors des récentes transitions ont été perçues comme injustes et contre-productives, affectant davantage les populations que les régimes en place. Ces mesures ont renforcé l’idée que la Cédéao agit parfois sous des influences extérieures, au détriment des intérêts locaux. Ensuite, pointe encore Sahel Tribune, la Cédéao n’a pas su répondre aux défis sécuritaires majeurs de la région, notamment face à la montée du terrorisme et à l’instabilité chronique. En se retirant, les membres de l’AES entendent bâtir une architecture régionale qui répond mieux à leurs besoins spécifiques, en mettant en avant des solutions africaines aux problèmes africains ».

La Cédéao en accusation…

Le site d’information Mourya au Niger s’en prend vertement également à la Cédéao : « les questions de “bonne gouvernance, d’intégration économique régionale, de paix, de sécurité ou encore de lutte contre le terrorisme“ ont totalement perdu leur sens dans l’espace communautaire régional ouest-africain, dénonce Mourya, en raison du silence des chefs d’État, voire de leur mépris pour le sort des populations du Sahel en proie au terrorisme depuis plus d’une décennie, et ce sans le moindre soutien de la Cédéao et de ses dirigeants enclins à jouer le rôle de marionnettes aux côtés des anciennes métropoles françaises ou anglaises ».

Enfin, pour Ledjely en Guinée, l’organisation ouest-africaine ne peut s’en prendre qu’à elle-même. « Les dirigeants de la Cédéao doivent commencer par un travail d’introspection. Cela les amènera à prendre conscience ou à admettre que l’organisation est en crise. Et que cette crise, ils en sont en grande partie responsables. Et pas seulement parce qu’ils ont tendance à jouer avec les textes pour se maintenir au pouvoir. Ce défaut est l’effet et non la cause. Le défaut de nos dirigeants d’aujourd’hui, pointe encore Ledjely, réside dans le fait d’avoir perdu de vue le sens de la marche historique de leur peuple. (…) Au-delà des réformes juridiques vendues comme des gadgets, les dirigeants de l’espace Cédéao doivent investir dans la reconstruction d’une organisation qui reflète les valeurs des sociétés qui composent l’espace qu’elle couvre. Ce qui implique en soi que chacun des dirigeants se remette en question ».

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