
Sur le papier, l’application française Wizz promet une expérience sociale encadrée et sécurisée. Dans les faits, le constat est bien plus inquiétant. Son fonctionnement repose sur le swipe, comme Tinder ou Bumble. Pourtant, Wizz assure ne pas être une application de rencontres et met en avant un système de vérification d’âge par intelligence artificielle, censé séparer strictement les utilisateurs par tranche d’âge. Une barrière qui, selon plusieurs enquêtes, ne tiendrait pas. Les faits divers s’accumulent. À Hawaï, une fillette de 11 ans a été agressée par un militaire de 19 ans qui se faisait passer pour un adolescent de 15 ans sur l’application. D’autres affaires décrivent des scénarios similaires : un homme de 23 ans prétendant avoir 14 ans, ou encore un individu de 27 ans se présentant comme mineur pour approcher et agresser plusieurs adolescentes. Dans tous les cas, le point commun est le même : une vérification d’âge défaillante.
Le magazine américain The Hill a voulu tester ce système. Un journaliste de 28 ans s’inscrit sur Wizz. Verdict : l’algorithme d’IA valide son profil comme celui d’un adolescent de 16 ans, sans alerte. Les « algorithmes sophistiqués de sécurité » mis en avant par l’entreprise apparaissent alors comme un simple argument marketing. Déjà épinglée par les médias, l’application avait été retirée temporairement des boutiques d’Apple et de Google, avant de revenir avec la promesse d’améliorations. Manifestement, sans effet concret. Ce débat s’inscrit dans un contexte plus large. Aux États-Unis, le Kids Online Safety Act, soutenu aussi bien par des élus démocrates que républicains, vise à imposer aux plateformes un véritable devoir de protection. Le principe est simple : comme dans l’automobile ou l’agroalimentaire, une entreprise ne pourrait plus lancer un service sans démontrer qu’il est sûr pour ses utilisateurs, notamment les mineurs.
L’industrie technologique reste aujourd’hui l’une des rares à échapper à ce type d’obligation. Avec une loi comme le KOSA, les plateformes devraient prouver l’efficacité réelle de leurs dispositifs de sécurité, sous peine de poursuites judiciaires. Les promesses ne suffiraient plus. Si ce texte doit encore franchir plusieurs étapes au Congrès américain, il envoie déjà un signal clair. Pour des applications comme Wizz, l’ère de l’auto-déclaration et des garde-fous symboliques touche peut-être à sa fin. Protéger les mineurs ne peut plus relever du discours.
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