À la Une: la France reconnaît le massacre de Thiaroye au Sénégal
C’est écrit en rouge et en majuscule à la Une de Sénéplus : « Paris avoue enfin le massacre de Thiaroye ». « Dans une lettre à Diomaye », poursuit Sénéplus, « Macron qualifie pour la première fois de « massacre » la tuerie perpétrée contre les tirailleurs africains en 1944 ». Le président sénégalais espère désormais « un engagement total » de la France « dans la recherche de la vérité ». L’annonce est saluée par le site d’information, « cette reconnaissance officielle marque », nous dit-on, « un tournant décisif dans l’histoire franco-sénégalaise, après des décennies de silence et de minimisation des faits ». De son côté, Sénégo retranscrit une partie de l’interview accordée hier soir à France 2 par Bassirou Diomaye Faye. À la question, « pensez-vous que 80 ans après, la France cache toujours délibérément une partie de la vérité ? » le président sénégalais répond : « on a régulièrement cherché à poser une chape de plomb sur cette histoire, et nous pensons que cette fois, l’engagement de la France sera total, qu’il sera franc, collaboratif et entier ». Le bilan du massacre de Thiaroye, notamment, reste à établir. Il est officiellement de 35 morts, rappelle Sénéplus qui cite toutefois l’historienne Armelle Mabon, qui elle estime à « 300 ou 400 », le nombre de victimes du massacre.
Présence militaire française
Lors de l’interview qu’il a accordé à France 2 hier soir, Bassirou Diomaye Faye a également fait part de ses intentions à l’égard des troupes françaises basées au Sénégal. « Départ des bases militaires françaises : la grosse annonce de Bassirou Diomaye Faye », titre Sénéweb, qui reprend la réponse du président sénégalais au journaliste qui l’interroge au sujet de la présence militaire française. Réponse en forme de question : « Est-ce qu’en tant que Français, vous envisageriez de nous voir dans votre pays avec des chars, des véhicules militaires, des militaires portant des tenues sénégalaises ? Car sur le plan historique, la France a pris des esclaves, a colonisé et est restée ». Bassirou Diomaye Faye qui ajoute : « si la France doit partir, ce sera annoncé aux autorités françaises. Elles auront la primeur de l’annonce et du calendrier établi ».
Annonce inattendue
Comme en écho, le Tchad a annoncé hier soir la fin des accords de coopération et de sécurité avec la France. Tchadinfos précise que « la résiliation respecte les dispositions prévues par l’accord, notamment un délai de préavis, et que le Tchad s’engage à collaborer avec les autorités françaises, pour assurer une transition harmonieuse ». L’annonce a été faite quelques heures seulement après une visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à Ndjamena. Une annonce « inattendue », remarque Tchadvision, qui fait part de ses doutes. « Sans l’appui de la France », nous dit-il, « la capacité du Tchad à lutter de manière efficace contre le terrorisme dans le Sahel, pourrait être compromise. Les groupes jihadistes, déjà actifs dans la région, bénéficient souvent de l’instabilité politique et de la faiblesse des forces armées locales. La fin des accords avec la France pourrait rendre le Tchad plus vulnérable à de telles menaces ».
Prière
Tchadvision se pose, dans la foulée, la question des autres alliances que le Tchad pourrait contracter et souligne que « l’engagement croissant de pays comme la Russie, la Chine, et même certains états du Golfe pourrait offrir au Tchad des opportunités pour diversifier ses sources de soutien militaire et économique ». Néanmoins, le site d’information tchadien reste prudent, estimant que « bien que la fin de l’accord puisse être interprété comme un pas vers la souveraineté, il est crucial d’évaluer cette décision de manière critique. L’autonomie sans stratégie pourrait conduire à un isolement accru et à des conséquences désavantageuses pour la sécurité et la prospérité du Tchad ». Ajoute Tchadvision qui conclut, en forme de prière : « Que chaque acteur, tant national qu’international, prenne conscience de sa contribution à un avenir meilleur pour le Tchad et ses voisins ».
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