Débat du jour

La panne informatique mondiale du 19 juillet 2024 a mis en évidence le fait que partout, sur la planète, les Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) sont devenus incontournables. Leurs systèmes sont utilisés dans les hôpitaux, les aéroports, sur les places boursières, pour organiser les Jeux de Paris… On ne fait plus grand-chose sans eux et cette dépendance comporte des risques, notamment pour la souveraineté des États. Sommes-nous aujourd'hui trop dépendants des Gafam ? Pour en débattre :  Jean-Gabriel Ganascia, professeur émérite à Sorbonne Université et chercheur au LIP6, Laboratoire d’informatique CNRS/Sorbonne Université, auteur du livre Servitude virtuelle (Éditions du Seuil, 2022)   Nicolas Arpagian, vice-président du cabinet Headmind Partners, spécialisé en risques numériques, auteur du livre Frontières.com (Éditions de l’Observatoire, 2022) Ophélie Coelho, chercheuse spécialiste de la géopolitique du numérique, auteure du livre Géopolitique du numérique : l'impérialisme à pas de géants (Éditions de l'atelier, 2023).  

À deux jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris, la capitale se pare de couleurs et de lumière, mais aussi de barrières et de grillages. Un lourd dispositif de sécurité a été déployé en bord de Seine, où se déroulera la cérémonie, ainsi qu’aux abords des sites qui accueilleront les épreuves.  Pour protéger les centaines de milliers de spectateurs attendus, ainsi que les délégations, le dispositif de sécurité doit être très important, d’autant plus que de nombreuses épreuves, en plus de la cérémonie, ont lieu en plein air, ce qui rend le défi encore plus difficile. Dans ce contexte, le dispositif sécuritaire est-il suffisant ?Pour en débattre :  Thierry Vildary, journaliste à France télévisions sports, co-auteur avec Sébastien Chesbeuf et François Laville, du livre La face cachée des JO (JC Lattès, juin 2024) Loïc Walder, délégué national en charge de la communication à UNSA Police Cédric Paulin, secrétaire général du Groupement des entreprises de sécurité (GES) le syndicat national patronal des entreprises de la sécurité privée  

En France, l'alliance de la gauche poursuit ses négociations pour proposer le nom d'un Premier ministre. Ces négociations durent, beaucoup s’impatientent et craignent que le Nouveau front populaire ne rate l’opportunité de gouverner.  Le NFP tente déjà de faire appliquer des mesures de son programme : La France insoumise annonce ce mardi 23 juillet 2024 déposer une loi pour abroger la réforme des retraites à 64 ans. Dans cette émission, on s’intéresse à une autre mesure du programme économique du NFP : l’augmentation du Smic, le salaire minimum, à 1 600 euros net. Chez les économistes, cette proposition ne fait pas consensus. Serait-ce une fausse bonne idée ?  Pour en débattre : Louis-Samuel Pilcer, haut fonctionnaire, maître de conférences en économie à Sciences Po Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste chez BDO (Cabinet de conseil économique), et professeur d’économie à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne

Plutôt en retrait, son visage fait désormais la Une des journaux du monde entier. Kamala Harris, vice-présidente de Joe Biden, pourrait bien représenter le camp démocrate à la présidentielle américaine de novembre. Elle est en tout cas en position de force et reçoit de nombreux soutiens. Dimanche 21 juillet 2024, Joe Biden a fini par céder aux voix qui l'appelaient à se retirer : il n'aura pas pu convaincre, après son débat raté contre Donald Trump, où il est apparu fatigué et où son âge, 81 ans, a semblé le rattraper. Dans les sondages, Kamala Harris, pour l'instant, réduirait un peu l'écart avec le républicain, mais ce dernier resterait en tête.Avec :  Bob Vallier, porte-parole France des Democrats Abroad  Laurence Nardon, docteure en sciences politiques, responsable du programme États-Unis de l'Ifri Randy Yaloz, président de Republicans Overseas France  

Des hôtels et des campings réservés aux plus de 16 ans : cette offre n'est plus si rare, en Europe. Certains voyagistes désormais proposent le « no kids », comme critère de vacances, c’est-à-dire des endroits où l'on est sûr de ne pas croiser d'enfants, car pour certains, leur présence se résume à des nuisances qui en viennent à gâcher, à troubler des moments de paix. Plusieurs sociologues ont déjà fait le constat que l’on voit de moins en moins d’enfants dans l'espace public, notamment parce que les villes ne sont plus tellement adaptées. Aujourd’hui, les enfants ont-ils donc encore leur place dans l'espace public ? Avec : - Laelia Benoit, pédopsychiatre, chercheuse à l’Inserm et à l’Université de Yale aux États-Unis, autrice de Infantisme (Seuil)  - Camille Hugbart, architecte, urbaniste, au sein du Conseil d'Architecture d'Urbanisme et de l'Environnement de Paris- Carole Gayet-Viaud, sociologue, chercheuse au CNRS et au Cesdip, autrice de La civilité urbaine, les formes élémentaires de la coexistence démocratique (Economica).

Aspergés d'eau ! Visés par un pistolet à eau, comme pour dire de partir. La scène s'est produite la semaine dernière en Espagne, à Barcelone. Excédés par la présence, en trop grand nombre, de touristes dans la capitale catalane, des manifestants scandaient « Touristes: rentrez chez vous ». Un scène qui a déplu jusqu'au plus haut sommet de l'État espagnol mais qui illustre bien la colère de certains habitants face au surtourisme. Alors qu’a l’échelle de la planète, cette année 2024, pourrait battre des records en termes de fréquentation touristique, et que 95% des voyageurs vont visiter 5% de la planète d'après l'Organisation mondiale du tourisme. Comment mieux répartir l'arrivée des voyageurs, dans l'espace et le temps, sans tuer la poule aux œufs d'or qu'est le tourisme ! Une équation qui exige de la créativité. Avec : - Maria Gravari-Barbas, professeure de Géographie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directrice de l’EIREST, quipe interdisciplinaire de recherches sur le tourisme, elle coordonne la chaire Unesco « Culture-Tourisme-Développement », autrice de Patrimondialisation. La fabrique touristique du patrimoine (Presses universitaires de Rennes) - Linda Lainé, rédactrice en chef du magazine L'écho Touristique, autrice de Voyage au pays du surtourisme (éditions de l’Aube)  - Frédéric Hocquard, adjoint à la maire de Paris en charge du tourisme et de la vie nocturne. 

Nous sommes à 10 jours des JO de Paris. Et pour la première fois dans l’histoire des Jeux olympiques, il y aura autant de compétitrices que de compétiteurs. La fête olympique accueillera autant d'athlètes hommes que d'athlètes femmes. 5 250 d'un côté et 5 250 de l'autre. Une parité, certes, qui n'est pas forcément synonyme d'égalité entre les sexes. Conditions salariales. Traitement médiatique. Commentaires sexistes. Hommes et femmes dans le sport ne sont pas logés à la même enseigne. Comment dénouer une situation où se mélangent des années de domination masculine dans le sport ?  Avec : - Julia Solans, journaliste, autrice avec Julien Moreau, de Un parcours sinueux depuis 1896 (Metvox Histoire)  - Anne Schmitt, maître de conférences à l’Université de Paris Saclay, sociologue du sport, du genre et du corps, autrice de l’article « Et si le surfeur des plus grosses vagues au monde était une femme ? La subversion de la bi-catégorisation secouée par les pionnières du surf xxl » dans la revue Politix - Ayodélé Ikuesan, vice-championne d’Europe du relais 4 x 100 m, Elle a participé aux jeux de Pékin en 2008, et aux jeux de Londres en 2012  

La politique française à la croisée des chemins. La France avance en zone inconnue depuis l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, le 9 juin 2024. La Ve République est une nouvelle fois mise à rude épreuve. Elle en a connu pourtant des dissolutions depuis sa création en 1958 par le Général de Gaulle. Six dissolutions en 66 ans. Mais cette fois-ci, depuis le résultat du 7 juillet 2024, le scrutin a accouché d'une configuration inédite pour la Ve République. Trois blocs. Aucun n’a la majorité absolue. Un cocktail instable dans lequel aucune solution évidente ne se dégage pour gouverner le pays. Radiographie d'un régime privé de majorité, anatomie d'un système peut-être à bout de souffle, et qui peut-être aussi, est l'occasion d'un renouveau démocratique. La Ve République peut-elle survivre ? Avec : - Yves Sintomer, professeur de Science politique à l’Université Paris-VIII - Bruno Cautrès, politologue, chercheur au CEVIPOF (Centre d'Études de la Vie Politique Française), enseignant à Sciences Po- Michael Koskas, maître de conférences en droit public à l'Université Paris Nanterre.

Les nuages s’amoncellent au-dessus de l’Union européenne. La Hongrie du nationaliste Viktor Orban occupe depuis le 1er juillet la présidence du Conseil de l’UE. Les deux poids lourds sont en souffrance politiquement : en Allemagne, la coalition du chancelier Olaf Scholz a été battue aux élections européennes tout comme le camp d’Emmanuel Macron en France, arrivé en deuxième place des législatives anticipées. Quel est le poids géopolitique de l’Europe aujourd’hui ? Est-elle condamnée à être au service des tats-Unis dans son objectif de rivalité avec la Chine ? Un virage à 180 degrés est-il possible ? Avec : - Joséphine Staron, directrice des études et des relations internationales du think tank SYNOPIA, autrice du livre Europe, la solidarité contre le naufrage (éditions Synopia)  - Patrick Martin Genier, enseignant à Sciences-Po, spécialiste des questions européennes et internationales, auteur de « L'Europe a-t-elle un avenir ?» (éditions Studyrama) - Yves Bertoncini, enseignant, consultant en Affaires européennes. 

Les messages d’alerte se multiplient depuis le second tour des élections législatives qui ont vu la gauche décrocher une majorité relative à l’Assemblée nationale. Le patronat ou encore le ministre de l’Économie mettent en garde contre le risque de crise face à la fragmentation politique. Quels sont les dangers ? À quoi faut-il s’attendre dans les prochains mois ? Avec : - Louis-Samuel Pilcer, haut fonctionnaire, maître de conférences en Économie à Sciences Po - Laurent Vronski, directeur général d’Ervor et secrétaire général de Croissance Plus (un réseau d’entrepreneurs)  - Simon-Pierre Sengayrac, co-directeur de l’Observatoire de l’Économie de la Fondation Jean Jaurès.