C’est un séisme dans le monde des technologies. Après des années d’enquête, la justice américaine a statué cet été : Google exerce un monopole sur la recherche en ligne. Pour y remédier, un démantèlement est envisagé, avec des conséquences majeures pour l’entreprise. Parmi les options sur la table, la revente d’Android et de Chrome, des piliers du géant numérique, pourrait redistribuer les cartes.
Android détient plus de 71 % des parts de marché mondial des systèmes d’exploitation mobiles, tandis que Chrome en représente près de 67 % pour les navigateurs, selon *Statcounter*. Leur séparation pourrait rapporter gros : Mandeep Singh, analyste chez Bloomberg Intelligence, estime la valeur de Chrome entre 15 et 20 milliards de dollars, grâce à ses 3 milliards d’utilisateurs. À titre de comparaison, en 2016, Opera – avec 350 millions d’utilisateurs – avait été cédé pour 600 millions de dollars.
Cependant, tout ne se limite pas à la valeur brute. Bob O’Donnell, de TECHanalysis Research, rappelle que le futur repreneur devra déterminer comment monétiser Chrome, aujourd’hui une porte d’entrée vers Google Search, au cœur du procès antitrust. Cette relation entre Chrome et Google illustre pourquoi Alphabet est accusé d’étouffer la concurrence. Pour Google, la séparation serait un désastre. Lee-Anne Mulholland, vice-présidente des affaires réglementaires, prévient : "Peu d’entreprises pourraient maintenir ces technologies open source ou investir à notre niveau." Selon elle, un démantèlement augmenterait les coûts pour les consommateurs et affaiblirait Android et Google Play face à l’iPhone et l’App Store. Alors, Chrome et Android, bientôt indépendants ? La décision finale pourrait redéfinir l’écosystème numérique mondial. Un dossier brûlant à suivre.
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