Histoires Naturelles podcast

Episode #12 (Saison 2 Histoires naturelles) : La question contemporaine de la Nature

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Cela fait six mois que je n’ai pas posté de podcast sur cette chaîne à cause de la surcharge de travail et aussi parce que j’ai perdu deux fichiers enregistrés d’interviews pour ce même podcast, ce qui m’a vivement découragée. Je présente donc toutes mes excuses à ceux et à celles que j’ai interviewés et dont je n’ai toujours pas posté le podcast ici. Cela se fera petit à petit. Pour le moment, je vous propose de faire un tour des ouvrages qui font l’actualité et qui touchent de près le thème de notre podcast. Petit panorama littéraire donc… Tout d’abord, vous pouvez trouver en librairie une traduction de l’essai de l’historienne des sciences et écoféministe Carolyn Merchant, The Death of Nature, la mort de la Nature, publié tout d’abord en 1980. Dans ce livre, Carolyn Merchant démontre le rôle qu’ont joué les femmes et surtout la pensée sur les femmes et le rapport des hommes aux femmes dans le développement de ce qu’on appelait des phases de « révolutions scientifiques » et particulièrement dans la mise en place de la vision hégémonique, ethnocentré, occidentale et moderne de la nature. Cette conception de la Nature emprunte d’abord aux symboliques féminines, issues d’une vision analogique de la Nature où le microcosme se rapporte aux choses du macrocosmes puis s’en détache petit à petit pour adopter une vision purement mécaniste de la Nature dès le XVIIe siècle. [...] https://www.liberation.fr/idees-et-debats/la-mort-de-la-nature-aux-racines-de-lecofeminisme-20210909_6R4N42YH3FCT3DYBQEPKIT3DTQ/ Autre ouvrage qui fera date dans cette nouvelle épistémologie des sciences : L’invention du colonialisme vert de Guillaume Blanc. Cet essai met en avant une forme d’utopie du vert notamment dans les régions considérées encore aujourd’hui comme les plus « exotiques » du point de vue de l’Europe occidentale : c’est-à-dire ici, l’Afrique. A travers un imaginaire qui laisse rêveur, décrivant la nature africaine comme un éden, la source de toutes vies, un paradis idyllique pour les animaux les « plus sauvages » qui soient, l’on transmet l’idée d’une nature indomptée, indomptable, intouchée et intouchable alors même que l’Afrique traverse elle aussi une crise environnementale et climatique sans précédent. Le mythe de l’Afrique verte est un mythe colonialiste que Guillaume Blanc dénonce, critiquant la mise sous cloche des espaces verts devenus des classiques de l’imagerie reprise par les agences de voyages et les agences de safaris. [...] https://editions.flammarion.com/linvention-du-colonialisme-vert/9782081504394 Dernier ouvrage dont je voulais vous parler dans ce podcast. C’est Une écologie décoloniale de Malcolm Ferdinand. Il a reçu le Prix de la Fondation de l’écologie politique en 2019. Ouvrage fondamental qui nous parle des systèmes d’oppression justement et des moyens mis en œuvre par les gouvernements pour garder le contrôle de vastes territoires naturels et de populations souvent minorées, assujetties et silenciées. La pensée environnementale et écologiste du XXe et du XXI e siècle s’est construite au détriment d’un large pan de l’histoire et de la population en occultant notamment les origines des puissances politiques issues de fondations coloniales, patriarcales et esclavagistes. [...] https://www.seuil.com/ouvrage/une-ecologie-decoloniale-malcom-ferdinand/9782021388497

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